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Les clubs Français et l'Europe : un amour impossible ?

Non cet article ne va pas ressasser l'éternelle rengaine "la ligue 1 est trop faible" ou, tout du moins, n'est pas suffisamment compétitive pour nos clubs français engagés en Europe.
Car, après analyse, cette excuse ne semble pas valable car les dits clubs français ont, soit largement les moyens de bien y figurer, soit tout simplement pas les moyens. Je m'explique.
Nous avons 6 clubs français engagés dans les compétitions européennes et donc 6 cas de figure :
  • Le PSG : C'est un cas à part. De gros moyens, un effectif de grande qualité mais déséquilibré, des stars capables de changer le cours d'un match à tout moment...pour autant le PSG n'a pas encore exploité pleinement son potentiel et donne l'impression parfois de ne pas réaliser celui de ses joueurs. L'exemple typique est Lucas Moura. Acheté 40M€, vendu pour 28 alors que son talent laissait présager autre chose. Serge Aurier, Hatem Ben Arfa, Gregorz Krychowiak, Salvatore Sirigu ou bien encore Kevin Trapp sont d'autres exemples assez flagrants de cette gestion hasardeuse et de cette impression de jeter l'argent par les fenêtres, bien que certains de ces transferts ont été "peu coûteux". Au niveau européen, le PSG fait office de nouveau riche, cherchant par tous les moyens à conquérir un titre européen. Son principal défaut est donc l'impatience et non la question du niveau de la L1.
  • L'AS Monaco : L'ASM a extrêmement bien vendu ses joueurs ces dernières années. Problème : elle s'est aussi affaiblie. Néanmoins, je pense que leur 18ème place actuelle en L1 est anecdotique et qu'ils vont remonter la pente. Il n'empêche que cette politique est dangereuse  car l'ASM n'est pas à l'abri de saisons de transition, et je pense que celle ci va en être une. Alors forcément, au niveau européen, il ne faudra pas s'attendre à des miracles de leur part, et encore une fois, le niveau de la Ligue 1 n'est absolument pas à remettre en cause dans ce cas précis. Preuve en est, l'ASM est également en difficulté en championnat.
  • L'Olympique de Marseille : La encore, le fait que l'on incombe le niveau de la L1 aux résultats européens actuels de l'OM me semble totalement farfelue. Tout d'abord, parce que les olympiens ont été en finale l'année dernière et de ce fait, il est tout à fait probable qu'une légère décompression se soit installée dans le groupe. Un groupe d'ailleurs quasi inchangé. Arriver au bout du bout d'une compétition, perdre en finale, pour ensuite repartir pour une nouvelle campagne avec un nouveau statut à gérer ne doit pas être si simple. Les mauvaises langues diront que ce sont des compétiteurs et qu'ils sont payés pour cela, mais encore faudrait-il être à leur place. Alors oui, ils auraient dû gagner à Limassol. Oui, l'OM de l'année dernière l'aurait certainement emporté face à Francfort. Mais leurs résultats irréguliers en ce début de saison montrent clairement que l'équipe n'est pas prête à 100% a repartir au combat. Nous jugerons de leur vrai niveau à la trêve hivernale.
  • Les Girondins de Bordeaux : Contrairement à ce que l'on peut penser, les Girondins sont, historiquement, un club plutôt à l'aise avec les coupes d'Europe. Aujourd'hui, tout supporter des Marine et Blanc doit enrager en regardant leurs poulains jouer. En effet, à une autre époque, le match face à Copenhague aurait été remporté aisément. Seulement voilà, depuis, les Bordelais ont bien changé et n'est plus désormais une valeur sûre au niveau national comme européen. Alors certes, au niveau hexagonal, les Bordelais maintiennent leur régularité. Mais leurs classements sont un trompe l'œil. Car si on décortique un petit peu, saison après saison, il y a de quoi être inquiet. Auparavant, l'antre des Girondins, le stade Jacques Chaban Delmas, mais surtout le parc Lescure, était une citadelle quasi imprenable avec très peu de défaites et l'assurance de voir les Marine et Blanc prendre le dessus sur leurs adversaires. Désormais, il n'est plus rare de voir les Bordelais prendre des "volées" assez mémorables à domicile, comme récemment face à Strasbourg (0-3) ou bien encore Monaco (0-4). Tout comme il n'est plus rare de les voir piétiner face à Angers, Caen et consorts. De plus, dernièrement les Aquitains ont une fâcheuse tendance à consommer les entraîneurs, ce qui peut inquiéter et donner une impression d'instabilité. Bref, ce qui faisait auparavant la force des Girondins de Bordeaux, cest à dire la stabilité, la discipline et l'absence de remous semblent aujourd'hui avoir disparues et laisser place à un grand flou artistique. Sensation renforcée par la situation du club concernant un éventuel rachat. Sans crier à l'état d'urgence, le club au scapulaire navigue à vue et devra tirer le meilleur de son effectif, d'autant plus qu'il n'est pas pléthorique, sous peine de vivre encore quelques saisons usantes...
  • Le Stade Rennais : Sans doute le cas le plus complexe. Contrairement aux Girondins de Bordeaux, leurs difficultés ne semblent pas liées à la profondeur de leur effectif. Car Rennes a souvent eu les moyens de ses ambitions. Club assez huppé, l'effectif est taillé pour jouer sur plusieurs tableaux, sans affecter grandement le rendement. Alors comment se fait-il, après un succès très étriqué face aux modestes Jablonec, ils chutèrent au Kazakhstan du côté d'Astana ? On peut mettre cela sur le compte de l'inexpérience du club en coupe d'Europe. En effet, mis à part, Ben Arfa et Grenier, le reste de l'effectif découvre plus ou moins l'Europe. De plus, ces équipes la ne me paraissent pas plus fortes que Nantes, Lille ou Nice. Et même si l'on sait que la coupe d'Europe est grande consommatrice d'énergie, avec son lot de déplacements parfois périlleux, les clubs français n'ont tout de même plus la même aura que par le passé.
Donc pour résumer, l'excuse du "La Ligue 1 est trop faible" ne tient pas la toute car pour les 6 cas représentés ici, il peut exister plusieurs raisons, plusieurs facteurs qui se situent ailleurs pour expliquer les difficultés des clubs français engagés en coupe d'Europe.
 

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